Il
y a quelques semaines il nous a été accordé (ô
miracle) trois jours de vacances. Ma colocataire et moi même
avons décidé de mettre ces trois jours à profit
pour explorer la Chine. Après mûre réflexion et
moult conseils notre dévolu se porta sur... :
Shanghai.
Plusieurs options s'offraient à nous quand à
la façon de nous rendre sur place, les deux principales étant
le train ou l'avion. L'avion ayant l'avantage de la vitesse mais
l'inconvénient du prix et le train offrant l'avantage du prix
et réduisant l'inconvénient de la vitesse en offrant
des trajets de nuit. Sans trop de difficulté notre choix se
porta donc sur : le train.
Etape numéro 1 : l'achat des
billets
Là encore nous étions confrontées
à un choix (et oui la vie est dure ces temps-ci...) : place
assise ou couchette ? La différence résidant bien
entendu, là encore, dans le prix. Après un regard porté
sur nos portes monnaie respectifs nous nous sommes décidées
à un compromis : l'aller se ferait en place assise et le
retour en couchette. De cette manière nous ne serions pas trop
exténuées pour la reprise des cours.
Mais il y a une
chose qu'il faut savoir lorsque l'on achète des billets de
train en Chine : s'il l'achat d'un trajet aller est très
simple, le trajet retour s'avère lui plus problématique.
Il est en effet presque impossible d'acheter un billet retour ,
l'achat de billet ne pouvant se faire qu'à la gare de
départ... (Oui, grève ou pas grève je regrette
la SNCF!). Dans notre cas l'achat du billet retour était
rendu d'autant plus problématique que nous voulions passer
notre troisième et dernier jour non pas à Shanghai mais
Suzhou (une petite ville connue pour ses canaux et jardins à
quelques kilomètres de Shanghai).
Nous
nous résignâmes donc à acheter le billet retour sur
place.
Etape
numéro 2 : le départ de Pékin
C'est
vers 18h que nous nous élançâmes à la
recherche de nouvelles aventures. Le trajet en train se passa
surprenament bien. Bien qu'assises nous parvînmes à trouver
plus que quelques heures de sommeil. J'ai ainsi découvert
qu'une position confortable pour dormir dans un train est de
s'asseoir sur le siège proche de l'allée, de mettre ses
jambes dans ladite allée et de poser sa tête sur
l'accoudoir. Après c'est à vous de voir, mais : ça
marche pour moi !
A 7
heures du matin c'est donc quelque peu dans les vapes mais du reste
plutôt dispos que l'on fut réveillés par le
personnel du train nous demandant d'aller aux toilettes. Ou plutôt
nous informant que c'était maintenant ou jamais !
C'est
à 8h du matin que nous prîmes pieds à Shanghai !
Premier
jour :
C'est
un ciel gris qui nous accueillis à notre arrivée et je
fut heureuse d'avoir pensé à prendre avec moi K-Way et
parapluie, ceci d'autant plus qu'un de nos voisin dans le train nous
appris que la météo avait annoncé deux jours de
pluie (après 2 mois de sécheresse la pluie aurait pu
trouver un meilleur moment pour faire son apparition).
Première
étape dans notre périple shanghaïen : nous rendre
dans l'appartement qui nous était généreusement
proposé par un ami de la mère de ma coloc (de l'utilité
d'avoir une coloc américano-chinoise). Notre but étant
de vérifier si l'endroit n'était pas trop glauque ou si
habiter là bas n'était pas trop étrange (on nous
avait dit que l'on aurait à partager l'appartement avec deux
des employées de cet ami).
Nous
nous dirigeâmes donc vers le métro -qui à
première vue est mieux que celui de Pékin mais qui
après deux jours d'utilisation s'est révélé
être très décevant et souvent tout bonnement
exaspérant.
Une
fois sorties du métro le problème qui se présentait
à nous était de savoir comment trouver ledit
appartement. Mais cette question fut rapidement résolue par un
coup de fil et après quelques rapides directions nous nous
mîmes en route.
Sur
ce trajet (qui normalement n'eut dû durer qu'une dizaines de
minutes mais qui nous en pris plutôt vingt) nous eûmes le
bonheur de tomber sur une petite boutique de vente de cuiseurs de
baozi. Je ne sais pas si ces objets ont un nom en français
mais il s'agit d'un récipient en bambou que l'on met au dessus
d'eau bouillante et qui permet de faire cuire des aliments à
la vapeur. LA raison pour laquelle nous étions si heureuses de
découvrir cette échoppe est que ces petits machins ne
sont pas en vente à Pékin. Que si énormément
de petits bouibouis les utilisent ils m'ont tous informés
qu'ils avaient eu les leur dans leur village d'origine...
Cette
petite échoppe coincée entre deux autres dans cette
petite rue au milieu de nul part était donc une merveilleuse
surprise en cette première matinée de voyage ! D'autant
plus que le vieux couple en charge de la boutique et qui fabriquent
lesdits objets eux même étaient tout mignon et disons
le d'un autre âge : exit Chine pays de développement
économique extraordinaire, dites bonjour à l'ancien, au
traditionnel.
Après
cette visite revigorante du passé et un coup de fil anxieux de
la jeune demoiselle chargée de nous accueillir nous parvînmes
enfin sur le seuil de l'appartement.
C'est avec surprise que nous nous aperçûmes que c'est
appartement était en fait un bureau, bureau toutefois doté
de trois chambres à coucher et d'une cuisine. On nous montra
la chambre d'ami nous informa que l'on bénéficierait de
l'appartement à nous toutes seules pour la durée de
notre séjour.
Après
une consultation rapide du regard avec ma colocataire c'est d'un
commun accord que nous décidâmes de rester (nous reçûmes
bien entendus les remerciements de nos portes monnaies).
La
demoiselle qui nous avait accueilli nous demanda alors nos plans pour
la journée. Nous lui annonçâmes que nous voulions
aller vers le centre ville et plus précisément que nous
voulions commencer notre visite par l'ancienne concession française.
Elle nous mena donc à la station de bus la plus proche et nous
fit monter dans le bon.
Notre
voyage commençait enfin !
J'avais
repéré juste avant de monter dans le bus le nombre
d'arrêts que nous avions à parcourir et j'avais
vaguement retenu le nom de l'arrêt auquel il fallait que l'on descende. Malheureusement j'ai tendance -dans les bus- à
perdre rapidement le compte du nombre d'arrêts parcourus. Après
les deux premiers arrêts j'avais donc déjà oublié
au combien nous en étions... Mais rien n'était perdu
car je me rappelais encore d'un ou deux des caractères censés
apparaître dans le nom de notre station d'arrivée. Après
une dizaine de minutes ma colocataire commençait à
s'impatienter, j'étais d'avis d'attendre encore un ou
deux arrêts pour voir si les caractères fatidiques
apparaissaient mais voyant son impatience j'acceptais de descendre au
prochain. En descendant nous nous aperçûmes que l'arrêt
recherché était en fait le prochain mais cette erreur
fut une erreur heureuse.
En
effet, bien que n'ayant aucune idée d'où nous étions
nous avions une vague idée de la direction dans laquelle nous
voulions nous engager. Nous commençâmes par prendre une
grande allée mais rapidement fatiguée de cette grande
avenue sans intérêt nous choisîmes de nous
aventurer dans une contre allée. Et là : bonheur ! Nous
avions voyagé de nouveau dans l'espace et le temps. Finit les
grandes villes hyper modernes et nous voilà revenues dans un
monde où le petit village est roi et où les marchés
extérieurs bordent les rues.
Pour
le bonheur des yeux :
Les
gens nous regardaient avec curiosité et étonnement. Que
venaient faire la des jeunes touristes ?? Cette question trouva une
voix en la personne de la dame aux poulets : alors que ma colocataire
prenait sa photo et que moi j'oeuillais avec intérêt le
dépessage d'un serpent de mer, elle demanda d'une voix hostile
ce que ma colocataire faisait. Cette dernière me chercha alors désespérément du regard et tenta rapidement d'expliquer
qu'elle était là avec moi (cette explication marche
étant donné que je suis blanche et qu'elle est chinoise
d'apparence). Comme un deus ex machina je fis donc apparition ce qui
calma les esprits et ramena un sourire aux visages de tous. Ce qui
n'empêcha pas à ma coloc et moi même de nous
éloigner de la dame au poulet quelque peu prestement.
C'est
sur cette rue que je trouvais la deuxième chose que j'avais
perdu tout espoir de jamais pouvoir acheter sur Pékin : une
assiette marquée : A apple a day keep doctor away. Assiette
drôlissime mais malheureusement plus trop en vente.
Lorsque
la ruelle pris fin et que l'on se trouva de nouveau sur une grande
avenue nous nous décidâmes à consulter un plan.
Voyant alors que l'on avait toujours aucune idée d'où
nous étions nous prîmes un taxi qui nous emmena
directement dans l'ancienne concession. Là nous avions prévu
de prendre notre petit déjeuner (car un guide nous avait dit
qu'on pouvait en prendre des bons dans cet endroit précis),
mais chose étrange, après cinq à dix minutes de
marche dans cette grande rue sans charme parée de boutiques de
luxes il nous fallut nous faire une raison : il n'y avait là
aucun établissement proposant de petit déjeuner
chinois.
Nous
nous sommes donc arrêtées pour demander conseil à
une de ces dames chargées de nous faire traverser en toute
sécurité. Elle nous indiqua une rue à cinq
minutes de là dans laquelle -elle nous promis- nous devions
trouver notre bonheur. Et notre bonheur on trouva en effet sous la
forme de .... et de ... (oui bon je ne me rappelle pas des noms...).
Après
cette petite pause bien méritée nous repartîmes
en quête d'aventures et de contre-allées prometteuses.
En
lieu et place de contre allée nous découvrîmes :
la maison où eu lieu la première réunion du PCF.
Telle était notre chance que ce jour là la visite était
gratuite. Ce musée n'est pas d'un grand intérêt
mais il est toujours rigolo de voir la reproduction de cire de la
soirée fatidique, où de grands révolutionnaires
se sont retrouvés réunis autour d'une table... Autre
chose d'intérêt : l'explication des événements
situées au début de la visite :
Une
fois sorties on continua à se promener un peu dans ce quartier
mais bien que l'on se donna de la peine on ne découvrit jamais
véritablement ce qui était censé être
ancien ou véritablement européen dans cette
ex-concession française. Certes nous avons passé
quelques allées faites de maison de pierres grises. Mais ces
maisons avaient toutes un air neuf. Je découvris par contre
avec étonnement une boulangerie Paul (mais je décidais
de ne pas me régaler d'un éclair au chocolat à 5
euros...). En lieu et place d'éclair on rigola un instant avec
ma colocataire de la peinture bordant l'entrée de la
boulangerie :
Il
était temps pour nous de changer de quartier et notre
dévolution se posa sur : le Bund. Nous voulions voir l'eau !
Malheureusement pour nous j'étais du voyage et lorsqu'il
s'agit de choisir dans quel sens aller lors de notre embarquement
dans le métro je choisis l'ouest. Car en tant que Bretonne (ou
plutôt Brestoise) la mer, l'eau, la côte ne peuvent se
trouver qu'à l'ouest... Mais en Chine – au grand malheur de
mon sens de l'orientation- la mer se trouve à l'est....
On
s'éloigna donc de notre but recherché. Et nous avons
erré dans un autre quartier. Après environ une demie
heure de marche l'on s'est enfin retrouvées dans un quartier
d'intérêt.
Notre
intérêt s'est tout d'abord trouvé éveillé
par des cireurs de chaussures qui nous appelèrent à
grand cris mais qui après un coup d'œil à nos
baskettes nous demandèrent -l'air embêtés- si
nous voulions qu'ils les brossent. Après un refus poli de
notre part l'on s'aventura un peu plus loin dans la rue pour
découvrir avec un peu de dégout (et oui j'avoue) un
homme se spécialisant dans le curage d'oreille, ou tout du
moins c'est véritablement ce qu'il avait l'air de faire...
On
s'est donc éloignées quelque peu précipitement
mais ce ne fut que pour tomber sur quelque chose d'encore moins
ragoutant et qui me fit tourner quelque peu l'estomac. Des vendeurs
de dents ! Enfin nous ne sommes toujours pas très sures de ce
qu'ils font. La première fois que nous sommes passées
devant eux nous les avons vu accoster une vieille dame édentée
qui s'est rapidement enfuie. Nous avons tenté de les prendre
en photos mais une des dame s'est énervée et nous a dit
que ce n'était pas possible. Plus tard nous somme à
nouveau passées par là et deux autres personnes
tenaient le stand. Cette fois nous n'avons pas montré la
caméra et à la place nous sommes montrées
intéressées. Ils nous ont fiat signe de nous approché.
Nous leur avons demandé ce qu'ils faisaient et ils nous ont
dit qu'ils voyaient si nos dents étaient en bonne santé.
Ils se sont ensuite intéressés à mes dents. Je
leur ai dis que tout allait bien, que mon dentiste me l'avais dit
avant que je parte. Sur ce il se rapprochent de moi, et commencent à
me scruter, personnellement j'ai commencé à reculer. Là
ils me disent de m'asseoir, je réitère le fait que mes
dents se portent bien et ils me rétorquent qu'elles sont un
peu jaune et que je n'ai qu'à m'asseoir sur la chaise et ils
verront ce qu'ils peuvent faire. Me voyant d'un seul coup assise sur
une chaise entrain d'être progressivement édentée
je leur souris poliment et parti en courant !
Mais
revenons en à notre premier passage : là où nous
nous sommes fait chassées sans autre forme de procès.
Nous avons alors procédé à trouver une autre rue
pouvant éveiller notre intérêt. Rue que nous
trouvons rapidement. Elle contenait surtout des petits restaurants à
la mine très sympathique, continuait avec quelques petites
échoppes attirantes, dont une avec une devanture quelque peu
étrange :
Après
quelques autres mètres nous découvrons une petite
boutique qui se spécialisait dans le vente de..... Grandes, ou
disons plutôt, immenses statues de pierre. Imaginez une statue
de type gargouille mais pesant 3 tonnes... J'ai hésité
à entrer dans le magasin et tenter de commencer à
marchander le prix d'une statue mais me suis dégonflée
devant la porte...
Après
un passage rapide dans un petit Hutong habité (en gros des
toutes petites ruelles donnant sur les maisons de personnes peu
fortunées) nous nous mîmes en quête d'un lieu où
manger et finîmes par nous attabler sur la rue à manger une
bonne platée de nouille délicieusement frites.
Après
ce petit festin nous nous remîmes en marche et après
plusieurs heures de cette dernière et une longue pause dans un
café nous parvînmes finalement sur le Bund : longue
avenue qui borde le fleuve qui coupe Shanghai en 2. A notre arrivée
le soleil était sur le déclin et nous pûmes
observer la tombée de nuit sur le fleuve : les immeubles qui
progressivement s'illuminent, les vendeurs de rue qui courent ou
roulent) partout, les éventuelles voiturettes de polices qui
passent et même une fois une voix qui me souffla à
l'oreille « hachich » avant de s'évanouir
dans la nuit.
C'était éminemment agréable.
Après
un repas fait de nouilles nous nous sommes consultées sur la
marché à suivre. Deux choses étaient prévues
pour les soirs où nous étions sur Shanghai : la montée
de la tour TV pour voir le paysage et assister à un spectacle d'acrobatie. Comme il était tard pour voir le théâtre
nous nous sommes rabattues sur la tour. Mais après une
consultation de nos guides nous avons vu que 1. Il était
impossible de marcher jusqu'à la tour TV qui se trouve de
l'autre côté du fleuve et que 2. La montée dans
la tour TV est relativement onéreuse.
Ma
coloc me proposa donc une alternative : nous n'avions qu'à
tenter de monter dans un des grand immeubles et voir la vue de là.
Il faut savoir que ces immeubles sont soit des bureaux, soit des
hôtels et donc que nous n'aurions aucun droit de pénétrer
dans leur antre. Il lui fallut beaucoup de persuasion pour
m'embobiner mais finalement je capitulais tout en tentant de rester
ferme dans mes convictions : elle voulais trois chances pour trouver
le bon immeuble et je lui en accordais deux (je sais, je suis
intraitable...).
Finalement
la première fut la bonne : nous entrâmes dans un hôtel
chic comme si l'endroit nous appartenais, personne ne posa donc de
question. Malheureusement le premier ascenseur dans lequel on monta
ne montait que jusqu'au 7ème étage. Mais il s'est avéré
que cela e faisait rien : sur cet étage existait une terrace
tout à fait déserte depuis laquelle nous pouvions
observer sans être vues le monde à nos pied.
Nous
sommes restées là longtemps, à contempler nos
prochains allant et venant, créer puis détruire des
formes géométriques...
Lorsque
repues de ces observations du moins à cette hauteur), nous
tentâmes de monter encore plus haut. Après un nouvel ascenseur et un escalier de secours nous arrivâmes finalement
sur les toits. Mais là une déception nous attendait :
l'on ne pouvait rien voir car des barres en métal obliques
nous cachaient la vue.
Après
cet immeuble nous en tentâmes quelques autres mais sans succès.
Ces échecs nous donnant soif nous nous dirigeâmes vers
un bar sur terrace dont nous avions l'adresse. La terrace était
sympathique avec une vue sur le fleuve. Après une petite
demie-heure, chassées par la pluie et le sommeil (nous
n'avions pas vraiment dormi depuis la veille et avions passé
la journée à marcher) nous nous sommes décidées
à rentrer.
Jour
2 :
Ce
deuxième jour fut nettement plus décevant que le
précédent (qui avait, il faut bien l'avouer, été
exceptionnel).
Pour
ce jour-ci nous nous étions donné des objectifs.
Malheureusement pour nous il s'avère que l'on a du mal à
trouver les endroits que l'on cherche et lorsque l'on les trouve, on
est souvent déçues par ce que les guides nous avaient
décris...
La
première étape était de trouver la vieille ville
chinoise et de pousser jusqu'au jardin de Yu. On découvrit que
la vieille ville se trouvait proche de la rue aux dents. Mais une
fois dedans on s'aperçut que la vieille ville n'est qu'un
attrape touriste. Il s'agit d'une ville complètement
reconstruite avec une architecture de style ancien avec des couleurs
pétantes abritant des magasins du style McDo ou Esprit...
Nous
sommes rapidement reparties.
Deuxième
étape : passer rapidement par l'endroit où l'on vendait
les tickets pour le spectacle acrobatique avant de se diriger vers LE
musée de Shanghai pour le visiter et ensuite faire le tour de
la place du peuple.
Malheureusement
il nous fallut pas moins de trois heures de marche pour trouver le
lieu du spectacle. A ce moment le musée avait fermé et
nos pieds étaient éreintés. Nous avons tout de même
fait le tour de la Place du Peuple mais n'avons pas véritablement
compris ce qu'elle avait d'extraordinaire.
Il
était alors temps de se rediriger à nouveau vers le
lieu du spectacle et de nous reposer quelque peu en y assistant. Ce
fut le moment fort de cette journée : le spectacle était
vraiment très sympa et ces gamins, dont le plus âgé ne
devait pas dépasser les 18 ans faisaient vraiment des choses
assez hallucinantes. Seule petite critique négative : pour
faire un spectacle qui pourrait véritablement réussir
en occident il leur manque une histoire de fond qui relirait tous les
petits numéros entre eux. Mais bon il était très intéressant d'observer que le public était quasi
exclusivement blanc, âgé (en même temps on n'était
pas en période de vacances) et que les quelques chinois
étaient relégués aux places du fond.
Après
le spectacle et un rapide diner nous nous sommes dirigées vers
chez nous.
Jour
3 :
Nos
guides nous avaient indiqués que si l'on restait trois jours
sur Shanghai il était bon d'en passer deux sur Shanghai même
et de profiter du troisième pour visiter une des villes
voisines comme Hangzhou ou Suzhou. Notre dévolu se porta sur
Suzhou connue pour ses canaux et jardins (dont 5 sont classés
au patrimoine mondial de l'UNESCO).
Nous
nous sommes donc levées de bonne heure espérant prendre
l premier train en partance pour Suzhou. Nous sommes arrivées
à 8h à la gare où l'on appris que le train de
8h30 n'avait plus de places assises. On décida donc de prendre
celui qui partait à 10h où l'on pouvait s'asseoir
pendant la demie heure que durait le voyage. Nous demandâmes
s'il était possible de réserver de là des
couchettes dans le train qui partait ce soir là de Suzhou pour
Pékin. A notre grande surprise la réponse fut oui, à
notre grand malheur il était plein. On demanda alors s'il y
avait un train qui partait ce soir là de Shanghai que l'on
pouvait prendre. A notre grande joie il y en avait. Malheureusement
toutes es couchettes étaient prisent mais bon vu comment
l'aller s'était déroulé cela ne nous dérangeait
pas trop de revenir de la même manière. On prit donc ce
billet là ainsi qu'un billet nous ramenant de Suzhou sur
Shanghai.
Nous
avions donc deux heures à tuer et décidâmes
d'aller explorer l'autre côté du fleuve.
Là
nous découvrîmes une tranche de l'histoire chinoise que
j'ignorais. Nous avons en effet découvert le quartier juif de
Shanghai. Il apparaîtrait en effet que pendant la deuxième
guerre mondiale, pas mal de juifs allemands et juifs d'Europe de
l'est on trouvé refuge en Chine. Mais la Chine fut elle même
envahie par les japonais -alliés des allemands, qui bien que
eux n'ayant rien contre les juifs, acceptèrent les ordres
allemands de les caser dans des ghettos. Il y a donc eu un ghetto
juif Shanghai. Et en passant de l'autre côté du fleuve
nous sommes tombé sur un musée commémorant
l'époque. Nous ne sommes pas rentrées car il n'était
pas encore ouvert.
Au
lieu de cela nous nous sommes dirigées vers un petit parc tout
bonnement charmant. Il était emplit de petits vieux (pardonnez
l'expression), certains faisaient du tai-chi, d'autres discutaient en
petits groupes, d'autres encore avaient amenés avec eux leurs
oiseaux et les faisaient chanter en mettant les différentes
cages à proximité.
Avec
ma colocataire nous nous sommes tout d'abord jointes au petit groupe
faisant du tai-chi et avons copié leurs mouvements.
Ensuite
nous avons entrepris de faire le tour du petit parc. Ma colocataire
se rendit compte à ce moment là que nous étions
suivies. Un des petit vieux nous suivait depuis le départ tout
en gardant entre nous une certaine distance. Nous nous retournâmes
donc et l'attendîmes de pied ferme. S'engagea alors entre lui et
nous une petite conversation. Sous peu nous étions entourées
de cinq ou six de ces petits vieux. A chaque fois qu'un nouveau
s'approchait les plus anciens l'informait que si nous ne parlions pas
le shanghaïens nous nous débrouillons en putonghua
(mandarin enseigné dans les écoles), que j'étais
française et que ma coloc était une chinoise
élevée aux Etats-Unis.
Après
une petite demie heure forte intéressante à discuter
avec eux, et où j'appris que pas mal de juifs avaient habité
dans ce quartier et que le parc était entretenu grâce aux
donations desdits juifs , il était temps pour nous de quitter
ces gentils vieillards et de nous diriger à nouveau vers la
gare.
Le
voyage fut rapide et sans histoire (je dormis durant tout le trajet).
Une fois arrivées destination nous prîmes le bus pour
trouver le premier jardin que nous comptions visiter. Cela paraît
simple : descendre du train et prendre le bus. Mais en réalité
cela réclame beaucoup d'étapes intermédiaires
telles que : laisser nos sacs à la consigne de la gare,
discuter le prix avec les types en pousse pousse (mais aucun nous
voulait descendre sous 30 yuans, probablement, si l'un d'entre eux eu
accepté il se serait fait jeté de la ligne la prochaine
fois qu'il eu tenté de se placer à la gare). Ensuite il
s'est agit de trouver le bon bus tout en évitant les dames
voulant à tout prix nous vendre des plans de la ville. Quand
elles eurent compris que l'on n'en voulait point elles eurent la
gentillesse de nous indiquer le numéro du bus que nous
cherchions.
Une
demie heure plus tard (et u jeu de go acheté en plus) nous découvrîmes avec enchantement : le jardin du Maître
des filets. Décrit par Le Routard comme étant : « l'un
des plus petits jardins de Suzhou et l'un des plus beaux », « autant
une maison dans un jardin qu'un jardin dans une maison ».
et c'est vrai :
Après
cette visite nos estomac nous rappelèrent à la réalité
et nous nous dirigeâmes d'un pas ferme quoi que mesuré
vers un restaurant (également conseillé par le routard)
censé servir d'excellent jiaozis (raviolis chinois) et dim sum
(spécialité de Shanghai) : malheureusement pour nous il
n'y avait plus de dim sum et nous fûmes quelque peu déçues
de leurs jiaozis. Mais c'était suffisant our nous rassasier.
Après
ce repas nous mîmes cap sur le loueur de vélo et nous
dirigeâmes d'une pédale assurée vers un autre
jardin : celui de Liu (je tiens à dire que nous n'avons pas
choisis ceux avec les meilleurs noms car il existe dans cette ville
les jardins : des politiques simples, du couple retraité, de
la culture, de l'Harmonie, de La Montagne étreinte de
Beauté...).
Il
nous fallut un temps infini pour parvenir à destination : mais
le trajet fut fort agréable. Il nous mena sur le bord d'un
canal, à travers quelques hutongs et même il faut
l'avouer à l'entrée d'une retraite militaire (où
un soldat nous informa aimablement que le jardin recherche ne se
trouvais pas à cet endroit et qu'il était
malencontreusement dans l'impossibilité de nous indiquer où
se trouvait ledit jardin).
Mais
à force de persévérance on finit par mettre la
main dessus et il était vraiment fort sympathique.
Le
tour du jardin fiat il était temps de rendre les vélos
et de nous rediriger vers la gare. Ces différentes étapes
furent faites : il nous fallut nettement moins de temps pour
retourner (il faut dire que pour le retour je me suis munie de la
carte fournie par le Routard pour trouver le chemin le plus court).
En fait après avoir rendu les vélos il nous restait
encore un peu de temps avant de reprendre le train. Mais l'on était
tellement épuisées que l'on a décidé de
simplement trouver un café et de se poser.
C'est
donc devant un jus de citron que nous nous sommes effondrées
et ma colocataire en profita même pour faire un petit somme.
Mais peu de temps après il était grand temps pour nous
de nous en retourner : mais on se fit tout de même plaisir et
l'on pris un Rickshaw pour le retour.
Le
retour en train ne fut pas aussi agréable que l'allée,
plus long et moins confortable. Mais il nous mena à bon port.
Une
fois sur Shanghai nous n'avions qu'une heure pour manger et ensuite
il nous fallait reprendre le train pour Pékin.
C'est
avec délice que l'on attendait ce train là pour pouvoir
enfin dormir un peu. Dans le restaurant on jeta un coup d'œil à
nos tickets. Il y avait le numéro de notre wagon mais bizarrement au lieu d'un numéro de place il était écrit
: 无座,
le premier caractère prenant la place du numéro que
l'on y trouve habituellement. Ma coloc me demanda si je connaissais le
caractère. Je le reconnaissais comme étant un des
caractères que j'avais à apprendre pour le prochain
cours. Je me rappelais comment il se prononçait : wu, mais ne
savait plus ce qu'il voulais dire.
C'est
en s'approchant du train que l'on compris : wu est une autre façon
de dire : bu, c'est-à-dire pas ou sans. Nos tickets nous
donnaient certes une place dans le train mais pas de place assise !
On
a vu fondre en un instant nos espoirs de sommeil...
Le
trajet du retour fut relativement atroce (long de 14 heures), mais
pas autant que l'on aurait pu s'y attendre. Nous avons en effet
toutes deux trouvé des places assise. Elle trouva une place
libre et moi je me vis offrir un siège par un des élèves
de l'académie de police de Pékin. Il dit qu'il était
trop grand et que ça le fatiguait d'être assis... Il
était fort sympathique et parlait anglais. Il n'était
pas seul, voyageaient avec lui toute une partie de sa classe de
l'académie -ils venaient de terminer un stage pratique d'un
mois sur Shanghai.
Le
voyage fut donc occupé à discuter avec l'un et l'autre
des camarades, soit en anglais avec celui qui m'avait laissé
sa place, soit en chinois avec les autres. Puis ma coloc leur
expliqua comment jouer au poker, on joua donc à cela jusqu'à
quatre heures du matin (je gagnait la partie ! Et eu ainsi le droit
de manger les graines avec qui nous avaient servis de monnaie).
Puis
jusqu'à 5h du matin je discutais avec un des étudiant,
c'était quelque peu épuisant et je dois avouer que
souvent je ne comprenais strictement rien à ce qu'il me
racontait. Mais j'ai bien appris à hocher la tête, dire
oui oui oui, répéter quelques mots au bon moment ainsi
que de demander des explications de vocabulaire de temps en temps.
A
cinq heure du matin, enfin tout le monde tenta de s'endormir. Le seul
problème est que en dernière classe les sièges
sont véritablement inconfortables, que les tables qui sont au
milieu ne sont pas assez grandes et ne peuvent servir que ceux qui
sont près de la fenêtre. Après une demie heure de
semi somnolence je proposais ma place au jeune homme qui parlait
anglais (il fallut lui demander plusieurs fois avant qu'il n'accepte
de s'assoir) et je tentais de m'installer par terre. Mais le fait est
que les allées sont relativement étroites et que pour
une raison quelconque il y a toujours as mal d'allées et venue
à 5h30 du matin ! Mais je parvins tout de même à
somnoler.
Quelque
temps plus tard je me suis sentie secouée par ma coloc qui me
proposa sa propre place quand elle vit que j'étais par terre,
je la lui cédait donc. Le seul problème c'est que
j'avais beaucoup de mal à me lever car mes deux jambes étaient
complètement engourdies. Mais un des futurs policier m'aida à
me lever et m'assis dans un des sièges.
Je
ressomnolais encore (ma coloc parvint à trouver un siège
peu de temps après) et je passais ainsi d'inconscient en éveil
jusqu'à notre arrivée à 10h du matin.
Une
fois à Pékin nous sautâmes dans un taxi et je fut
déposée devant la fac pour assister à l'heure et
demie de cours qu'il me restait dans cette matinée. Je pris le
temps avant de rentrer en cours de me changer et de passer un peu
d'eau sur mon visage.
Je
réussis à rester éveillée et je parvins
même à participer (ce qui est en soit un miracle étant
donné que j'avais été un peu malade pendant le
voyage et qu'à plusieurs reprises j'avais quelque peu perdu ma
voix).
Après
mon dernier cours à 16h je suis rentrée chez moi, ai
pris une douche, me suis effondrée sur mon lit et me suis
réveillée à 8h le lendemain, juste à
temps pour arrivée à l'heure à mon premier
cours....
Quelle
aventure !!!!!